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Types de garrots utilisés

 

Les garrots de fortunes sont à proscrire. (Cordes, lacets, fil de fer, du cuir, préservatifs ou sacs en plastiques). Ils ne sont pas assez élastiques pour être rapidement et facilement desserrés et peuvent ainsi endommager la peau ou les veines et entraîner une fuite de sang dans les tissus environnants (Strike et al., 2013). De plus, ils sont souvent difficiles à nettoyer. Il est recommandé d’utiliser un garrot qui soit facile à serrer et à retirer d’une seule main.

Réutilisation et partage de garrots

Des études d’observation ont montré que les garrots peuvent constituer une potentielle source d’exposition aux agents pathogènes transmis par le sang (Crofts et al., 1999 ; Taylor et al., 2004). En Écosse, 60% des PQID ont déjà partagé leur garrot (Scottish Drugs Forum and Glasgow Involvement Group, 2004). Un garrot ne doit pas être utilisé pour arrêter le saignement car il présente des risques importants pour le sujet (paralysie du membre etc.)


Risques liés au partage de garrots

Transmission virale par le sang

 

Le risqué associé au partage de seringues est beaucoup plus élevé que le risqué lié au partage de garrots. Cependant, il est important de se rappeler que’en milieu hospitalier, Rourke et al. (2001) ont trouvé des taches de sang visibles sur 36% des garrots examinés ; Golder et al. (2000) ont trouvé des taches de sang visibles sur la moitié d’entre eux.

Autres risques

Rourke et al. (2001) ont trouvé des staphylocoques sur 5% des garrots testés en milieu hospitalier. Golder et al. (2000) ont constaté une abondante flore cutanée sur tous les échantillons et des bactéries sur 22% des garrots.


Recommandations pour les Centre d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogues

  • Distribuer des garrots fins, souples, faciles à enlever, à la surface non poreuse, sans limiter la quantité fournie.
  • Proposer un garrot avec chaque seringue.
  • Expliquer aux usagers :
    • les infections bactériennes et virales liées à l’usage de garrots déjà utilisés ;
    • les dégâts sur les tissus et les veines, ainsi que les problèmes de circulation que peut causer l’utilisation de garrots qui ne se desserre pas rapidement ;
    • l’utilisation appropriée et individuelle du garrot.

Références

Crofts N, Aitken CK, Kaldor JM. (1999) The force of numbers: why hepatitis C is spreading among Australian injecting drug users while HIV is not The hepatitis C virus requires expanded strategies to control its spread. MJA. 170: 220-221

Golder M, Chan CLH, O’Shea S, Corbett K, Chrystie IL, French G. (2000) Potential risk of cross-infection during peripheral-venous access by contamination of tourniquets. The Lancet ;355(9197): 44

Rourke C, Bates C, Reade RC. (2001) Poor hospital infection control practice in venepuncture and use of tourniquets. Journal of Hospital Infection. 49(1):59-61

Scottish Drugs Forum and Glasgow Involvement Group. (2004) Views from the street: needle exchange users in Glasgow.

Strike C, Hopkins S, Watson TM, Gohil H, Leece P, Young S, Buxton J, Challacombe L, Demel G, Heywood D, Lampkin H, Leonard L, Lebounga Vouma J, Lockie L, Millson P, Morissette C, Nielsen D, Petersen D, Tzemis D, Zurba N. (2013) Best Practice Recommendations for Canadian Harm Reduction Programs that Provide Service to People Who Use Drugs and are at Risk for HIV, HCV, and Other Harms: Part 1. Toronto, ON: Working Group on Best Practice for Harm Reduction Programs in Canada.

Taylor A., Fleming A., Rutherford J., and Goldberg, D. (2004) Examining the Injecting Practices of Injecting Drug Users in Scotland. Edinburgh: Scottish Executive